ViaRhôna : « Engouement » pour un mode de voyage zéro émission
Par Magdalena Pistorius | EURACTIV France le 15 décembre 2020
Itinéraire cyclable long de 815 kilomètres, la ViaRhôna, dans le Sud-Est de la France, lie le voyage vert à la découverte d’un patrimoine millénaire. Pendant la période budgétaire 2014-2020, l’Union européenne aura participé à son développement avec plus de 2 millions d’euros grâce à son volet environnemental.
Du Lac Léman jusqu’aux bords de la Méditerranée, le voyage sur la voie ViaRhôna se fait en mode zéro émission : à vélo. Et c’est bien sous l’objectif thématique de la protection de l’environnement et de l’efficacité des ressources que le projet de développement de cet itinéraire le long du Rhône s’est vu affecter 2,1 millions d’euros par le Fonds européen de développement régional (FEDER) depuis 2014.
Avec ses 815 kilomètres, la ViaRhôna fait partie du réseau EuroVélo : 17 itinéraires cyclables longue distance comptabilisant plus de 90 000 kilomètres sur l’ensemble du Vieux continent.
Une fréquentation en hausse grâce à l’ « effet Covid-19 »
Offrant un mode de déplacement vert et doux, la ViaRhôna connaît un « vrai engouement » ces dernières années, selon Yves Ronot, chargé du projet ViaRhôna à la Direction de l’Environnement et de l’Énergie de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Une dynamique que la crise sanitaire aura encore renforcée. Besoin de plein air après des mois de confinement, conjugué désormais à une plus grande réticence à prendre les transports publics : l’ « effet Covid » va très probablement augmenter la fréquentation de cet itinéraire déjà très populaire chez les Français, estime-t-on à la Région.
Entre 2015 et 2017, la fréquentation était déjà en hausse de 10%, culminant à 1,1 million de cyclistes en 2017 selon une étude publiée dans le cadre du projet. Alors que la plus grande partie des utilisateurs sont des riverains qui passent sur la ViaRhôna pour leurs trajets et loisirs quotidiens, 18% des cyclistes sont désormais des touristes.
Le tourisme et l’environnement au cœur du projet
Et c’est justement le facteur tourisme, associé au volet de la protection de l’environnement, qui entre dans les équations du projet, car, outre la voie cyclable, il existe beaucoup d’espaces naturels et de zones humides aux bords du Rhône. « Nous voulons faire en sorte que les utilisateurs prennent conscience de l’intérêt de protéger ces secteurs là », explique Yves Ronot. A l’avenir, le projet prendra donc encore davantage en compte le lien entre les espaces naturels et le tourisme tout au long de l’itinéraire en insistant sur un volet pédagogique.
Par ailleurs, la ViaRhôna est une « excellente façon de faire connaître les territoires » qui la bordent aux passants, selon Yves Ronot. En effet, l’itinéraire est plus qu’une simple voie cyclable : c’est un axe de circulation important vieux de plusieurs milliers d’années. Dans le sud de Lyon, notamment, les cyclistes traversent un territoire marqué par les vestiges romains et une viticulture en place depuis le temps de César. Selon le chargé de projet, la ViaRhôna représente un moyen idéal pour faire redécouvrir ce patrimoine naturel tombé dans l’oubli pendant l’industrialisation. Mais c’est également une façon d’admirer des paysages divers, du panorama alpin à travers la Provence jusqu’aux plages de la Camargue.
Un projet inscrit dans la continuité
D’un coût total de 12,4 millions d’euros, le projet ViaRhôna aura permis de finaliser 61 kilomètres supplémentaires de voies cyclables entre 2014 et 2020, l’itinéraire n’étant pas encore complètement adapté au voyage en bicyclette. Alors que sur environ 500 kilomètres, les cyclistes roulent sur des voies vertes ou des voies partagées à faible trafic, certains tronçons obligent toujours les utilisateurs à passer sur des routes à plus forte circulation. Un danger que le projet vise à enrayer avec une programmation inscrite dans la continuité.
« La ViaRhôna était déjà à l’ordre du jour lors de la dernière période budgétaire, de 2007 à 2013 », raconte Yves Ronot. Outre la finalisation de plusieurs tronçons de l’itinéraire, la période actuelle aura permis de sécuriser deux franchissements du Rhône pour les cyclistes, baliser l’ensemble de l’itinéraire et développer des services innovants, comme l’application de guidage GéoVélo ou encore le tricycle « Benur » pour les personnes à mobilité réduite. Mais, la route est est encore longue : certains travaux prévus cette année ont dû être décalés à cause du nouveau coronavirus. Par ailleurs, de nouveaux financements font désormais l’objet de négociations pour la période 2021-27 afin de continuer à sécuriser et finaliser l’itinéraire.
Source : EURACTIV
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